Friday, January 13, 2006

Islam and tolerance in Morocco (French)

Les différentes Églises sont acceptées dans le royaume, à condition qu’elles ne s’adonnent pas au prosélytisme
L’islam religion d’État, mais grande tolérance à l’égard des chrétiens et des juifs


Il n’y a pas de Marocains chrétiens. Toutefois, fait curieux, en se promenant dans les rues de Casablanca, on remarque la présence de plusieurs grandes églises, disséminées à travers la ville.

L’État marocain accorde en effet une grande liberté aux centaines de milliers de ressortissants étrangers chrétiens vivant sur son sol pour pratiquer leur foi. « Au Maroc, il n’y a vraiment pas de liberté religieuse, mais il y a quand même une large tolérance », affirme, devant l’une des églises de Casablanca, un groupe de femmes françaises résidentes au Maroc. Dans le pays, selon la loi, un enfant prend systématiquement la religion de son père, de toute évidence l’islam, qui, selon la Constitution, est la religion de l’État. Changer de religion est, en outre, pratiquement impossible.

Cependant, selon l’un des prêtres de la paroisse Notre-Dame de Lourdes à Casablanca, « les relations entre les différentes Églises chrétiennes et les autorités marocaines ont toujours été cordiales », à condition qu’aucune d’entre elles ne s’adonne au prosélytisme.

Descendant de Ali, gendre du prophète Mahomet, le monarque, ayant une double fonction temporelle et spirituelle, a, en effet, le devoir de veiller sur sa communauté, en protégeant la foi de ses fidèles. Le judaïsme n’ayant pas de vocation prosélyte, les juifs ont, de tout temps, été tolérés au Maroc. Toutes les grandes villes du royaume recèlent ainsi un quartier juif.

En ce qui concerne le christianisme, il en est autrement. Pour des raisons historiques d’abord, puisque la perte de l’Espagne fut longtemps considérée comme un traumatisme pour les musulmans marocains. L’évangélisation puis le colonialisme créèrent également de vives tensions entre les deux religions. Actuellement, il existe une sorte d’accord tacite entre les autorités locales et les Églises, leur permettant de travailler tranquillement, mais uniquement en direction des chrétiens étrangers se trouvant au Maroc.

Historiquement, Saint-Bonaventure fut la première église bâtie à Casablanca (dans l’actuelle vieille Médina), à la suite des traités de 1860-1861 entre le Maroc et l’Espagne. Elle fut confiée aux franciscains espagnols. Puis, après un accord entre le sultan et le roi d’Angleterre, l’église anglicane Saint John fut édifiée en 1906, au cœur du cimetière anglais. Au temps du protectorat de la France au Maroc, de nombreux Européens vinrent s’établir à Casablanca, et on construisit bon nombre d’églises et de chapelles. On comptait alors quatorze paroisses catholiques, une paroisse protestante, une paroisse orthodoxe grecque et une paroisse orthodoxe russe.

Depuis une trentaine d’années, le nombre de chrétiens a beaucoup diminué dans cette ville et la plupart des églises ont été laissées à l’abandon, faute de fonds suffisants pour les entretenir.

Actuellement, des Européens nés au Maroc ou de passage, des Africains subsahariens et d’autres étrangers de plus de soixante-dix nationalités différentes constituent « l’Église de cette ville » dont ils sont les hôtes. Leur nombre reste toutefois difficile à évaluer.

Autre fait significatif de la tolérance des autorités, « celles-ci refusent catégoriquement la demande de groupes islamistes de transformer les églises désaffectées en mosquées », selon le prêtre, qui souhaite garder l’anonymat. « Elles sont généralement converties en centres culturels », ajoute-t-il.

Cette tolérance est également sensible au sein de la société marocaine. Le prêtre explique ainsi que « les Marocains musulmans n’hésitent pas à se rendre à l’église pour des raisons sociales telles que le mariage ou l’enterrement d’un collègue chrétien. D’autres viennent pendant la période des fêtes, comme à Noël, par curiosité ou pour partager la joie de leurs amis ». Dans tous les cas, ajoute-t-il, « nous devons rester prudents et ne pas froisser les autorités ».

Celles-ci se comportent, elles aussi, d’une manière très diplomatique. Dernièrement, quelques évangélistes américains se sont aventurés à venir prêcher dans le royaume. Étant des ressortissants de la première puissance mondiale, le gouvernement n’a pas procédé à leur renvoi immédiat. Néanmoins, quand leur visa est arrivé à expiration, les autorités compétentes ne l’ont pas renouvelé, les obligeant à quitter le pays.

Enfin, le prêtre constate « un rapprochement entre le Vatican et le Maroc, surtout après la rencontre du pape Jean-Paul II et le roi Hassan II, il y a quelques années. Depuis, l’Église catholique a été officiellement reconnue par un décret royal publié au Journal officiel », alors que la reconnaissance des autres Églises, notamment orthodoxes, n’existe que de facto. Autre privilège accordé à l’Église catholique : celle-ci ne paie pas d’impôt sur tout ce qui a rapport avec la pratique du culte. Une mesure assurément des plus appréciables…




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2 Comments:

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